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Une autre année «charnière» pour le CHU d'Amiens

Le 18 January 2013

«Une grande partie des personnels est très en attente, très fière du projet.» Catherine Geindre, non plus, ne tarit d'éloges sur le futur déménagement des hôpitaux amiénois vers le monosite au sud de la ville. C'est en 2013, au dernier trimestre, que le nouveau bâtiment sera terminé et livré au CHU.

Certains services ont déjà emménagé au sud, comme la pharmacie et les laboratoires de biologie [ils feront l'objet d'une visite à la presse d'ici peu, que nous ne manquerons pas de vous relater, ndlr].

Autre temps fort de cette année, les mois de mai et d'octobre. C'est à cette époque, selon les prévisions de Catherine Geindre, que le pôle de cancérologie du CHU d'Amiens gagnera en épaisseur, avec l'agrandissement de plusieurs services d'oncologie et d'hématologie.

La directrice a aussi évoqué des partenariats entre les établissements de la Somme pour créer une «communauté hospitalière de territoire» dont elle n'a pas vraiment détaillé les tenants et les aboutissants, précisant qu'au niveau régional, des partenariats avec les autres centres hospitaliers ont été intensifiés «pour faire face au contexte difficile de la démographie médicale en Picardie».

Il est souvent question de conventions de partage de praticiens, de «mise à disposition de temps médical» entre hôpitaux de la région.

Objectif : renforcer le pôle universitaire.

Dans son discours, Gilles Duverlie, doyen de la faculté de Pharmacie s'est réjoui du rassemblement des études médicales sur le site Sud. Plaidant pour des enseignements communs entre médical et paramédical. Il en a profité pour fustiger, après le directeur du comité médical d'établissement, Jean-Pierre Canarelli, le système du concours national classant des études de médecine, qui fait que les étudiants viennent de loin pour étudier en Picardie et n'y restent pas.

Sur le sujet de la recherche universitaire, Catherine Geindre a évoqué la création, en 2012, d'un comité stratégique, regroupant des membres de l'Université de Picardie Jules-Verne et des membres du CHU.

Ce comité doit définir «les axes prioritaires en matière de recherche.» La directrice, décidée à être exhaustive, a aussi évoqué la future ouverture du bâtiment de recherche en santé et deux projets majeurs.

D'un côté, l'institut Faire Face, qui concerne la formation en microchirurgie du visage, du médiatique professeur Devauchelle. L'institut Faire Face réunit lentement ses financements. La Région vient dernièrement d'apporter 700 000 euros, qui viendront compléter les 10,5 millions d'euros du grand emprunt d'État (Equipex). Mais la directrice, prudente, continue de parler de «faisabilité [...] encouragée». En précisant que des locaux seront mis à disposition dès 2013 pour que des activités de recherche puissent commencer.

De l'autre côté, le projet pédagogique Simusanté, issu du CHU et de l'UPJV, se verra financé à hauteur de 8,5 millions d'euros par l'État suite à son classement en seconde position dans un appel à projet national.

La directrice s'est aussi félicitée de l'amélioration des indicateurs de publication dans les revues scientifiques.

Une situation financière toujours problématique

Néanmoins, le tableau n'est pas tout blanc. Sans entrer dans les détails des chiffres, la directrice du CHU a reconnu que la situation financière de l'hôpital était encore précaire. «Les objectifs ambitieux fixés à l'État prévisionnel des recettes et des dépenses n'ont pas été tout à fait atteints.» Façon d'évoquer quelques millions de différentiel, devant une assemblée qui ne se fait pas d'illusions.

Catherine Geindre: Des objectifs trop ambitieux pour 2012?

Catherine Geindre évoque toutefois des résultats encourageants, la confiance des banques pour financer le nouvel hôpital, des efforts consentis par les équipes de soignants, et les réflexions autour de l'installation des services et de leur coopération dans le nouveau site.

En marge de la réception des vœux, Christine Bertin, déléguée CGT, ne manquera pas de dénoncer des conditions de travail de plus en plus éreintantes pour les hospitaliers.

Le maire d'Amiens Gilles Demailly prendra la défense de l'action de la directrice, en sa qualité de président du conseil de surveillance de l'hôpital : «L'an dernier nous étions un peu inquiets sur les capacités financières du CHU. Aujourd'hui je suis moins inquiet mais, comme vous, attentif».