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L'avenir des assistants pédagogiques toujours compromis

Le 16 May 2013

C'était le troisième temps de la mobilisation. Hier après-midi, près de 150 personnes se sont donné rendez-vous devant le rectorat pour demander le maintien, à la rentrée prochaine, des assistants pédagogiques dans les établissements de l'académie.

Le premier temps de la mobilisation avait eu lieu le 30 avril avec la grève déclenchée au collège d'Étouvie (voir notre article). Deux jours plus tard, c'était le collège César-Franck qui décidait de débrayer.


Hier, à l'occasion du rassemblement, le collège Guy-Mareschal s'est mis en grève et a rejoint leurs rangs. «On va perdre 10 assistants pédagogiques, explique un enseignant de l'établissement. Ils aident aux devoirs, interviennent en classe auprès des élèves en difficulté pour faire de la pédagogie différenciée...»


À Amiens, quatre établissements, pourtant considérés prioritaires, vont être touchés par les suppressions de postes: ce sont les collèges d'Étouvie, César-Franck, Guy-Mareschal et Arthur-Rimbaud. Une quarantaine de personnes sont concernées dans la ville. Dans l'académie, cela représente une suppression de 126 équivalents temps-plein (222 personnes concernées).

La décision de supprimer les assistants pédagogiques est nationale. Elle émane de la loi de finance 2013 votée par le Parlement. La loi prévoit que le ministère de l'Éducation nationale économise 5% de ses crédits consacrés au fonctionnement. Or les assistants pédagogiques sont financés sur les crédits de fonctionnement du ministère.


Les manifestants réunis hier espèrent désormais pouvoir «faire monter la mayonnaise» et mobiliser plus largement, à Amiens et dans toute l'académie.

En attendant, une délégation de quatre personnes a été reçue hier après-midi par le secrétaire général du rectorat: trois représentants syndicaux (FSU, Sud, FO) et un assistant d'éducation du collège César-Franck. Résultat des courses ? Le rectorat pourrait sauver 46 postes sur 126. Mais rien n'est sûr.

Ce qui est certain pour le moment, c'est la disparition à la rentrée prochaine de 80 postes dans l'académie. Par conséquent, 92 personnes vont voir leurs emplois supprimés. Et les établissements concernés, situés dans des quartiers populaires, seront fragilisés.