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CHU: des vœux tendus pour une année «chargée»

Le 23 January 2014

Expéditive, la cérémonie officielle des vœux de Catherine Geindre, qui ont eu lieu hier à quelques pas du chantier du complexe unique. Et l'optimisme affiché par la directrice du CHU d'Amiens n'était pas toujours partagé par les autres intervenants.

Parmi les dossiers qui avancent, bien souvent impulsés par l'État et son représentant local, l'Agence régionale de santé, il y a la création future d'une Communauté hospitalière de territoire, censée organiser les «parcours de soin» à l'échelle de la Somme, c'est-à-dire déterminer quels sont les hôpitaux de référence pour tel ou tel type de soin. Ce n'est pas une nouveauté, la directrice avait déjà parlé de la communauté de soins aux vœux de 2013, et les bases de celle-ci sont désormais posées. L'autre motif de satisfaction, c'est la progression de la part de chirurgie ambulatoire dans l'établissement, c'est-à-dire avec une sortie de l'hôpital le jour même. Elle a atteint 30% en 2013.

Du côté des finances, la directrice s'est félicitée d'un déficit en baisse en 2013. Il s'élève à 4,5 millions d'euros, soit 25% de moins qu'en 2012. 3,5 millions seront renfloués par l'ARS pour «accompagner les efforts accomplis», selon les mots de Catherine Geindre. Objectif: revenir à l'équilibre en 2016.

La directrice a aussi rappelé que 2013 avait vu l'arrivée de plusieurs unités au sein des nouveaux bâtiments du CHU Sud, comme le Centre de biologie humaine et la Plate-forme pharmaceutique. Mais, pour le moment, pas d'autre installation en vue.

Les facultés et écoles de la santé toujours divisées

«Le CHU sud est un bel outil de travail, mais un outil de travail hémiplégique, raillait Daniel Le Gars, le doyen de la faculté de médecine. Il n'y a toujours pas sa faculté à proximité et, en 2013, ce projet n'a pas avancé d'un millimètre», regrettait-t-il.

Le doyen n'était pas le seul à émettre des réserves sur le bilan de l'année 2013. Car, ce qu'il fallait lire entre les lignes du bilan de la directrice, c'est que le chantier du CHU sud a pris du retard, et que le déménagement des services et l'adaptation des locaux neufs semblent lourds à organiser. «Ces chantiers présentent un niveau de complexité très élevé qui supposent vigilance et réactivité et nécessiteront le même niveau de concertation, de transparence, d’exigence méthodologique, et implication de tous que les étapes précédentes», expliquait la directrice.

Du côté des délégués du personnel, qui suivaient les vœux dans le public, les inquiétudes sont nombreuses, sur la direction que prend l'hôpital public. Mais parmi les préoccupations les plus immédiates, il y a le retard de livraison du nouveau CHU. Christine Bertin, déléguée CGT du personnel le rappelle: «Bouygues a du retard, le bâtiment devait être livré en novembre et ce n'est toujours pas fait. Cela retarde tout l'emménagement et aujourd'hui, les collègues ne savent pas du tout comment cela va se passer. Quand on a visité les services, la quasi-totalité des agents n'avait pas encore pu visiter le chantier, et ceux qui l'ont vu faisaient la gueule: ils se demandent dans quelles conditions ils vont devoir travailler». D'ailleurs, mercredi après-midi, mis à part les délégués des différents syndicat, il y avait bien peu d'employés du CHU pour assister aux vœux de leur directrice.

Dans l'œil du Télescope

Le 24 janvier, la direction de l'hôpital nous a fait parvenir son droit de réponse, estimant que l'article «ne reflète nullement ni le ton ni les messages [qu'ils ont] exprimés». «Nous souhaitons réaffirmer fortement notre satisfaction de voir cette année se concrétiser autour d'un large consensus de l'ensemble des acteurs de l'ouverture du Nouveau CHU et notre confiance dans sa capacité très prochaine à offrir une réponse rénovée et efficiente aux besoins et aux attentes de la population amiénoise et picarde». Le droit de réponse est à consulter dans son intégralité ici.