Le spectacle est presque prêt. Les membres de la compagnie montrent leur travail, pour la première fois, à une poignée de spectateurs avertis. Ils vont déceler quelque chose d'inattendu: un problème sonore.

La machine est arrêtée. En espérant une réponse rapide de la commission culture d'Amiens Métropole, les répétitions sont suspendues et l’activité est gelée. Sans travail que reste-t-il à la compagnie ?

Jusqu'alors, la troupe répétait les scènes indépendamment les unes des autres, sans même suivre l'ordre original du texte. Mais l'heure est désormais au grand assemblage. Dans le jargon, on appelle ça le «filage».

Pour la création de n'importe quel spectacle, il faut un metteur en scène, des comédiens, un accessoiriste, un décorateur, un scénographe... Mais dans une petite compagnie comme Arbrahom, chacun est obligé d'avoir plus d'une corde à son arc pour mener à bien le projet.

La compagnie Arbrahom veut décloisonner la pratique du théâtre, l'ouvrir au plus grand nombre, casser le mur invisible entre la scène et le public. Alors avant la première représentation, elle travaille avec des spectateurs. Comme ce jour-là, à Dury, avec une classe de CE2.

Le jeu des comédiens, les lumières, les décors sont l'ensemble des éléments de la machinerie du théâtre. Autant de rouages qu'il faut savoir maîtriser pour la création d'un spectacle. Mais parfois certains grains de sable viennent enrayer la machine...

L'adaptation est terminée! Les deux comédiens montent enfin sur les planches pour les premières répétitions. Dans les couloirs de l'usine désaffectée, le texte de Thierry Maricourt résonne déjà...