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«Un manque de dynamisme de Simply»

Le 28 August 2012

Jean-Claude Oger, maire adjoint du secteur d'Étouvie jusqu'en 2008, connaît bien les efforts qui ont été consentis, autant par la mairie que par les députés, pour sauvegarder le Simply d'Etouvie. Voyant la galerie des Coursives perdre de l'attrait, la municipalité Fouré tente plusieurs actions. Pour favoriser Atac (l'ancien nom de Simply Market) la mairie n'autorise pas l'agrandissement de l'Intermarché situé à quelques centaines de mètres.

Elle lève également des fonds pour mener une grande rénovation de la galerie, selon les desiderata de la direction du supermarché. Au pied des coursives la mairie installe des services, des écoles... A peu près à la même époque, Atac ferme son rayon boucherie et retire ses caddies «pour des raisons de sécurité».

Jean-Claude Oger, adjoint au maire jusqu'en 2008

Atac peu réceptif aux efforts de la mairie

Lorsque se pose le problème des Coursives, dont l'insécurité fait fuir les locataires, la mairie reçoit la SIP, le bailleur social propriétaire des étages. Il est alors question de grignoter dans les étages pour réduire les Coursives à une hauteur de quatre étages. D'y installer des bureaux et d'y accoler des petites boutiques pour en faire un vrai pôle commercial. Un projet qui ne pourrait que favoriser le supermarché Atac: améliorant la sécurité et l'attractivité du lieu. Mais le projet est laissé de côté en 2008, lorsque la municipalité change.

Depuis, la SIP s'est lancée dans la sécurisation des entrées des Coursives. Sas, caméras de surveillance. Christophe Mariette, responsable du parc locatif d'Étouvie est très satisfait des résultats de ces travaux : on accepte à nouveau de venir habiter dans ces Coursives auparavant mal famées. Pourtant Simply Market décide de quitter le quartier maintenant. Jean-Claude Oger s'interroge aussi: la direction n'avait-elle pas décidé de quitter les Coursives de longue date?

Des tractations secrètes qui font du bruit...

Lors de manifestations de soutien aux employés d'Étouvie, Claude Leclercq, délégué CGT de Simply Logistique, lève une question. Selon lui, la direction de Simply (anciennement Atac) déclarait en Conseils d'Entreprise que des négociations avaient lieu avec la municipalité. L'enjeu : le maintien du site des Coursives contre l'autorisation de construire une grande surface sur un des terrains que possède le groupe commercial sur Amiens. En effet, c'est la CDAC (Commission départementale d'aménagement commercial) où siège, entre autres, des élus locaux, qui délivre les autorisations d'installer ou non des supermarchés de taille importante.

Selon le délégué syndical, la municipalité Demailly ayant rompu les négociations, Simply aurait décidé de se séparer du Simply d'Etouvie. Au sortir de la table ronde organisée par la préfecture, les intervenants semblaient confirmer, à demi-mot, que ces sujets avaient été évoqués. De son côté, la préfecture produisait un communiqué enjoignant «les représentants de la ville et de l'agglomération d'Amiens» à profiter de ce délai «afin d'étudier, avec la direction du groupe Simply Market, les conditions de la pérennité de l'enseigne dans la capitale picarde.»

...mais des tractations peu plausibles.

Une théorie séduisante mais rejetée en bloc par le cabinet de Gilles Demailly : «Jamais il n'a été question de mettre dans la balance la construction d'une grande surface.» Jean-Claude Oger, lui aussi, paraît surpris devant l'idée de ces négociations. «Je n'ai jamais entendu parler d'un tel marchandage, et je pense qu'Étouvie mérite mieux que ça», déclare l'ancien maire du secteur qui a eu vent de ces bruits ces derniers mois.

[local fileadmin/le_telescope/mp3/Simply_3_-_2.mp3 «Je serais très étonné»]

Les tractations sont-elles effectivement hors de propos et la mairie ne possède-t-elle aucun levier pour faire plier Simply Market ? En préfecture, la table ronde promise est toujours fixée au 30 août, soit la veille de la fermeture programmée. Autre signe qu'il n'y a plus de rebondissement à attendre ? Le 13 août, la CGT demandait au sous-préfet Jean-Charles Geray d'avancer la date de cette table ronde de la dernière chance.

[local fileadmin/le_telescope/mp3/Simply_3_-_3.mp3 «Je suis persuadé qu'il y a quelque chose d'intéressant à faire aux Coursives»]

Dans l'œil du Télescope

J'ai pu m'entretenir avec Jean-Claude Oger le 13 août, dans le bureau qu'il occupe en mairie d'Amiens.