Tremblez motards et automobilistes adeptes des grandes vitesses. Pas seulement parce que la vitesse est impliquée dans 35% des accidents mortels sur les routes de la Somme. Mais aussi parce que, dès le 8 mai, un nouvel équipement de radar fera son entrée, discrète, sur les routes du département. Son nom, c'est l'ETM, pour Équipement de terrain mobile.
Comme son ancêtre, l'Équipement de terrain embarqué (ETE), ce radar mobile est intégré à un véhicule de gendarmerie banalisé. Mais contrairement aux précédents radars qui ont équipé la gendarmerie depuis le début des années 2000, celui-là flashe... en mouvement. Et il est appelé à remplacer, progressivement, tous les ETE.
Intégré dans le pare-choc avant du véhicule, il surprendra, grâce à son flash infra-rouge invisible à l'œil nu, l'arrière des véhicules qui le doubleront. Ceux qui outrepasseront les limites de vitesse, bien entendu. Avec une marge technique de 10 km/h pour les vitesses inférieures à 100km/h, et 10% pour les vitesses supérieures à cette limite. (voir l'infographie de la Sécurité routière)
Lorsqu'un cliché est pris, il est envoyé directement aux services centraux de Rennes (Ille-et-Vilaine), qui gèrent également les clichés pris par les radars automatiques. En fait, ce radar n'a quasiment plus besoin des services des gendarmes locaux.
Une fois le cliché pris, il est directement transmis au centre national de traitement des infractions routières, à Rennes.
«Grâce à ce matériel, on va lutter contre les grands excès de vitesse», explique le colonel Erwann Ropars, du groupement de gendarmerie départemental de la Somme. «Souvent, lorsqu'on arrête des conducteurs, ils se plaignent qu'ils ont été doublés par des véhicules roulant à très grande vitesse, qui ont échappé à notre contrôle. Avec ce genre d'appareil, c'est surtout contre ceux-là que l'on va lutter.»
C'est certain, l'installation est discrète. «Mais on ne se cache pas, se défend le chef de la gendarmerie, le véhicule est conduit par des gendarmes en uniforme.» Savoir que ce véhicule banalisé peut vous surprendre sur les routes de la Somme doit suffire à son utilité. Car la plupart du temps, les chauffards ne s'apercevront de leur délit qu'en recevant leur PV, accompagné des coordonnées GPS enregistrées par le radar ETM au moment de l'infraction. Donc pas de folle course-poursuite sur les routes: la voiture des gendarmes n'est pas équipée pour cela.
Derrière la plaque minéralogique de la voiture se cache le système radar.
Vers l'été 2014, il est probable que le ministère de l'Intérieur décide de paramétrer ces radars pour flasher les excès de vitesse des voitures en sens contraire, sur les routes secondaires. Une autre grande nouveauté de ces radars nouvelle génération.
À terme, ils seront appelés à remplacer tous les anciens radars embarqués. Mais à 60 000 euros du véhicule équipé, la transition se fera progressivement.
Le radar a été présenté à la presse ce lundi 6 mai. Gendarmerie et préfecture ont préféré attendre les périodes délicates du point de vue de la sécurité routière que sont mai et juin, pour avertir la population de ces nouveaux équipements.