Il n'y a plus qu'un seul candidat UMP pour la mairie d'Amiens : c'est Alain Gest. Le député et président de la fédération UMP de la Somme a été désigné mardi soir par la commission d'investiture nationale de son parti. «La commission s'est prononcée sur la foi d'un sondage qui montre que je suis mieux placé que Benoît Mercuzot et que je suis en position de l'emporter», indique-t-il. Le sondage, commandé à l'IFOP, devrait rester interne au parti.

Qu'est-ce qui a fait la différence entre les deux candidats? Selon Alain Gest, le sondage montre qu'il y a «une énorme différence de notoriété, c'est quasiment du simple au triple». Benoît Mercuzot pointe de son côté sa faible connaissance des membres de la commission d'investiture: «Elle est composée de cinquante membres. J'ai fait du lobbying auprès de quelques uns mais je ne connaissais pas personnellement beaucoup de monde.» Le choix de la commission «n'est pas une surprise» pour l'actuel maire de Dury.

Pour l'UMP et Alain Gest, l'étape suivante sera de discuter avec l'UDI. «Ils n'ont pas encore choisi entre leurs deux candidats [Brigitte Fouré et Hubert de Jenlis, ndlr]. Quand ils l'auront fait, on verra. Mais, comme je l'ai toujours dit, je suis favorable à une liste de rassemblement.»

Avertissement à l'UDI

Mais Alain Gest lance un avertissement à ses (probables) futurs alliés: «Il ne faut pas que l'UDI adopte une attitude qui compromettrait le rassemblement. Il faut se comporter avec raison et pas comme un leader incontesté, comme du temps de Gilles de Robien.»

Dans le rapport de force entre l'UDI et l'UMP, «ce qui comptera, c'est le poids électoral», assure Alain Gest. C'est-à-dire les résultats électoraux locaux et nationaux passés.

En revanche, le nombre d'adhérents dans les partis politiques respectifs ne comptera pas spécialement dans la bataille, selon le député. Tant mieux, peut-être, pour l'UMP qui subit en ce moment une chute de ses effectifs. La faute à un non renouvellement massif d'adhésions. Un phénomène national qui touche aussi la Somme. Selon certaines sources, le pourcentage d'adhérents 2012 n'ayant pas renouvelé leur carte atteindrait les 80% dans la Somme.

Si Alain Gest conteste le chiffre, il reconnaît qu'il y a un problème: «Il y a toujours une baisse après une campagne présidentielle mais cette fois-ci je crois que l'on paye le regrettable conflit d'il y a six mois [entre Copé et Fillon, ndlr].» Mais, encore une fois, il assure que ce n'est pas un problème face à l'UDI: «Eux n'ont pas de problème de renouvellement, ils ont plutôt un problème d'adhésion.»