«Les Rencontres régionales vont permettre aux jeunes circassiens de Picardie, du Nord et du Pas de Calais, de montrer leur travail artistique avec des numéros de cirque, nous explique Michaël Guérin, directeur de l’association Cirqu’Onflexe.

Par «circassiens», il veut parler des pratiquants du cirque. Ce week-end, les jeunes «circassiens» viennent de six écoles de cirque de la région pour s'affronter à la halle des Quatre chênes, rue Lescouvé, à côté de la Briqueterie.

Cette année, la pratique du monocycle est à l’honneur. Le mât chinois (acrobatie sur un ou plusieurs poteaux métalliques pour des numéros aériens) et l’acrobatie urbaine (appelée Freerun, regroupant la gym, le Parkour et les arts martiaux) font également parties des nouveautés.

L'affiche des Rencontre régionales des écoles de cirque, à Amiens.

Des écoles aux objectifs différents

Derrière cette compétition, les enjeux ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Certaines écoles veulent sélectionner leurs élèves pour le festival Circa de Auch (32), pendant les vacances de la Toussaint. Là-bas, les élèves des diverses écoles auront la chance de côtoyer des artistes internationaux et de rencontrer des écoles du monde entier.

C'est le cas de l'association Cirqu'Onflexe. «Trois numéros sont prévus, dont deux en sélection. Nos élèves feront des numéros de trapèze fixe, de monocycle trials et de jonglerie», précise le directeur de l’association.

D'autres comme le Centre de perfectionnement d’Amiens sont «hors-concours». L'école montrera des numéros, mais ils n'entreront pas en lice pour les sélections. «Le but ultime est de se produire en public. C’est les instants de la formation où les élèves testent leurs éléments artistiques», explique Nordine Allal, directeur du Centre de perfectionnement d’Amiens. Son école, qui prépare en deux ans aux concours de Grandes écoles de cirque, comme celles de Londres, Turin ou encore Helsinki, présentera tout de même quatre numéros. «Il s’agit d’un cycle dans leur formation professionnelle».

«Gérer le stress, définir le bon et le mauvais stress, faire monter l’adrénaline»

Parmi les élèves de Nordine Allal, Samuel, élève du Centre de perfectionnement d'Amiens et équilibriste espère se professionnaliser dès l’année prochaine, à la fin de ses deux ans de formation. «On a tous déjà plusieurs expériences de la scène. Évidemment, ces Rencontres régionales sont particulières car nous sommes entre écoles, mais c’est simplement une occasion de jouer».

Anthony et Eloi pratiquent le porté acrobatique, en duo. Le numéro de ce week-end va leur permettre de se perfectionner pour le spectacle de fin d’année de l’école. Pour le jongleur Charlie, c'est une bonne occasion de s'aguerrir à la pression du spectacle public. « Gérer le stress, définir le bon et le mauvais stress, faire monter l’adrénaline, voilà ce qui est important ici» déclare-t-il.

Anthony, Eloi, Charlie, Samuel et Aurélien (acrobate sur ballon) présenteront des spectacles hors-concours.

«C’est un travail sur la présence sur la piste, sur l’énergie, la préparation et le trac que je leur demande, renchérit Nordine Allal. Les élèves n’y sont pas réellement confrontés lors de leur formation, pourtant c’est essentiel dans la vie d’artiste».

Ces Rencontres préparent les élèves à des échéances plus importantes, comme les Rencontres nationales des écoles du Cirque. «Il existe également des parcours nationaux, afin de travailler localement sur la création, c’est-à-dire d’apprendre des techniques d’autres régions, sur place, dévoile Nordine Allal, et des plateaux nationaux qui sont des spectacles montrant les plus beaux numéros de cirque de toutes les régions».