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L'étrange annonce de Maryse Lion-Lec

Le 17 September 2013
Entretien commentaires

Maryse Lion-Lec est presque candidate.

Il pourrait finalement y avoir cinq candidats dans la course à l'investiture PS pour l'élection municipale à Amiens.

Après René Anger, Thierry Bonté, Mohamed Boulafrad et Didier Cardon (lire leurs interviews), c'est Maryse Lion-Lec, adjointe au maire d'Amiens en charge de la lutte contre les discriminations, qui pourrait franchir le pas et présenter sa candidature aux adhérents socialistes. Ces derniers voteront le 10 octobre.

Les membres du Parti socialiste (PS) d'Amiens peuvent déposer leur candidature jusqu'au lundi 23 septembre. Cet après-midi, Maryse Lion-Lec avait invité la presse à venir discuter de sa candidature. Mais c'est seulement trois jours avant la clôture de la période de dépôt des candidatures, vendredi, qu'elle dira si elle y va ou non.

Elle a indiqué avoir été sollicitée dès la fin du mois de juin par des socialistes pour déposer sa candidature: «J'ai eu plusieurs mandats, dans l'opposition, dans la majorité, j'ai toujours voulu traduire les ambitions des militants et de la population».

Alors que «Brigitte Fouré va avoir derrière elle le soutien d'une droite dure», Maryse Lion-Lec met en avant sa ténacité: «Les militants ont vu que lorsque je monte des projets comme la Maison de l'Égalité, je ne lâche rien, même si ce n'est pas toujours évident.»

Arrivée enfant à Amiens (sa mère était enseignante dans le quartier Renancourt), elle assure avoir «vite compris l'importance de la réussite scolaire, surtout lorsque le tissu industriel s'est effondré dans les années 70». Ancienne prof d'anglais, elle a ensuite fait carrière dans l'administration. Entretien.

Le Télescope d'Amiens : Quelles sont vos priorités pour Amiens ?

Maryse Lion-Lec : Ce sont les priorités du Parti socialiste et des Amiénois : l'emploi, la jeunesse, l'éducation. Il faut un pouvoir d'agir pour avancer dans ces domaines. Il faut booster les choses.

Booster les choses ?

Mettre les gens en synergie, rapprocher les entreprises, valoriser l'innovation et la recherche. Les élus sont là pour animer les réseaux d'acteurs.

Il n'y a pas eu cette volonté-là durant le mandat actuel ?

De mon côté, elle a été présente. Pour l'emploi des jeunes, la Maison de l'Égalité, quand j'ai un projet en main, je ne lâche pas.

Plus précisément, pour l'emploi, qu'est-ce que vous préconisez ?

Je n'ai pas encore de préconisation. L'élaboration du projet doit se faire avec les militants PS.

Si vous voulez rassembler les militants, il faut bien donner une direction, des priorités ?

Rassembler tous les acteurs et faire le point : si on arrive à ça, se sera déjà pas mal. On mettra ensemble les idées sur la table au moment où il le faudra.

Le projet citadelle, vous le soutenez ?

Oui, c'est un beau symbole, c'est important pour les liens entre les quartiers. Il faut que personne ne se sente délaissé dans la ville, c'est comme ça qu'on crée le vivre ensemble.

Qu'est-ce que votre candidature apporte de plus ?

Sans vouloir faire ma féministe, on voit quand même la différence.

Être une femme ou un homme n'est pas en soi un argument !

Bien sûr, mais quand on voit que la ville d'Amiens est composée à 53% par des femmes, c'est bien que la représentation soit équilibrée.

Vous avez le soutien d'élus de l'actuelle majorité ?

Je ne suis pas venue avec la liste de soutiens mais oui j'ai des élus avec moi.

Qui ça ?

Je ne vous le dirai pas. Ils seront là vendredi.

Vous dites avoir été sollicitée depuis juin mais vous restez vague. Vous parlez de «vivre ensemble», de «pouvoir d'agir». Ça interroge sur l'opportunité de votre candidature.

C'est ma façon de faire. Après, les militants feront leur choix.

Vous savez ce qui se dit chez vos camarades socialistes : que Francis Lec [son mari, ndlr] cherche un nouveau mandat, notamment celui de sénateur. Votre candidature est-elle un moyen d'établir un rapport de force avec la fédération PS, étant donné que Francis Lec est le secrétaire de la plus puissante section d'Amiens ?

Lui c'est lui et moi c'est moi. Voilà ce que je vous réponds. Pour le reste, vous n'aurez qu'à lui demander.