Quatre-vingt-quatre lits pour passer l'hiver. C'est ce qui va venir s'ajouter aux 256 places d'hébergement du département de la Somme. Ce sont 24 lits supplémentaires par rapport aux capacités du département pour l'hiver 2011/2012.

Dès jeudi premier novembre, soixante lits seront disponibles, et les 24 autres viendront s'ajouter progressivement avec l'arrivée du grand froid.

Cette année, l'enveloppe du ministère en charge de cet hébergement d'urgence se monte à 1,1 million d'euros pour la Somme. Cet somme servira de dotation pour toutes les associations gérant, avec leurs employés, les services d'hébergement, le numéro 115 et la maraude du SAMU social. Le SIAO, (Service intégré d'accueil et d'orientation, qui répartit les demandes d'hébergement entre les différents centres) verra aussi son effectif renforcé d'un régulateur pour la période hivernale, de même que 3 postes d'accompagnants seront créés.

Des renforts très attendus

À l'Udaus, cela faisait longtemps que l'on attendait la mise en place du plan hivernal. Depuis plusieurs mois la structure faisait face à un manque criant de places. Tous les soirs, près de dix personnes se voyaient refuser un hébergement.

En clair: pas la peine d'appeler le 115 ou de se présenter au siège de l'association, boulevard Carnot, pour passer la nuit à l'abri, tous les lits étaient pris.

Depuis les premiers froids d'octobre, la situation avait même empiré : ces deux derniers jours, plus de 25 personnes sont restées dehors chaque soir. Et les membres de la maraude nocturne du Samu social le savant bien : d'autres encore dorment dehors, sans même solliciter un hébergement qu'ils savent trop rare.

Ceux-là, ils pourraient représenter une trentaine de sans-abri supplémentaires. Ils viendront, dès jeudi soir, dormir au chaud dans un des lits du plan hivernal.

Financements exceptionnels pour une action pérenne

L'autre volet de l'enveloppe ministérielle, c'est une aide qui devrait permettre de louer aux bailleurs sociaux une vingtaine d'appartements, pour loger de façon stable des familles complètes.

Ces logements sociaux que les associations de l'Udaus réclament depuis le début du mois de septembre, pour en finir avec des hébergements précaires et particulièrement coûteux de familles dans des chambres d'hôtels.

Hélas, la Préfecture n'a pas pu donner de délai plus précis sur la disponibilité de ces logements sociaux qui seraient financés par l'enveloppe spéciale du ministère de l'égalité des territoires.

Pour l'instant, deux appartements ont été mis à disposition par l'OPH. «Nous envisageons de disposer des 20 logements en avril, au plus tard, et nous n'excluons pas de nous tourner vers d'autres offices de HLM. D'ailleurs, d'autres bailleurs du département louent déjà des biens aux associations, comme l'ODA, d'Abbeville.» explique Jean-Charles Geray, le secrétaire général de la préfecture. Les négociations continuent donc, avec les bailleurs sociaux. Devant la nécessité les associations ne les laisseront probablement pas s'essouffler.