Le 28 fevrier dernier devait marquer d'une pierre blanche le développement de l'internet très haut débit dans la Somme. C'est en effet à cette date que s'est tenu le séminaire gouvernemental sur le numérique. Comme nous l'expliquions dernièrement (voir l'article «Internet très haut débit: la Somme s'impatiente»), le syndicat Somme numérique attendait le feu vert du Premier ministre pour commencer de grands travaux dans tout le département.
Seulement, le feu vert n'est pas arrivé, ce 28 février. Pire, ce que craignait Somme numérique est en passe d'advenir: «Visiblement, il y aura un nouveau cahier des charges, disponible fin mars,explique Marie-Laure Crespel, directrice adjointe de Somme numérique. Les dossiers de financement vont être réétudiés. On aura des nouvelles en mai sur d'éventuelles modifications à faire.» Alors que Somme numérique est prêt à lancer tous les travaux, ceux-ci vont probablement être largement retardés.
Les travaux de Somme numérique doivent permettre à 16% des Samariens de bénéficier de l'internet très haut débit, via la pose de fibre optique, et de monter en débit les réseaux classiques (en cuivre) afin d'améliorer le débit internet dans tous les foyers du département.
Pas de contraintes pour le privé
Le séminaire du 28 février pouvait aussi être l'occasion d'annoncer la fin du réseau cuivre, propriété d'Orange-France Télécom, qui sert actuellement au téléphone et à l'internet ADSL. Car beaucoup mettent en évidence la nécessaire programmation de l'extinction du réseau cuivre pour permettre le développement de la fibre optique.
C'est raté. La feuille de route, publiée lors du séminaire, stipule que le gouvernement a «décidé de confier à une personnalité reconnue, qui rendra ses conclusions avant la fin 2014, une mission visant à préciser les conditions et le calendrier de l'extinction du cuivre». Il va falloir attendre.
Dernière chose attendue par nombre d'élus, la contractualisation des investissements privés dans les zones densément peuplées. Car en 2010, il a été décidé que les opérateurs privés s'occuperaient de l'installation des réseaux en fibre optique dans les zones denses (et rentables) alors qu'il appartiendrait aux pouvoirs publics d'aménager les zones rurales (et non rentables).
Problème: des retards d'investissement sont constatés dans les zones denses, et rien n'avait été prévu en 2010 pour contraindre les opérateurs privés d'investir dans un laps de temps défini. Là encore, le séminaire a déçu: rien n'a été annoncé pour contraindre les opérateurs privés à investir dans leurs zones de monopole.