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Amiens, Caen: fiançailles de raison autour du tram

Le 17 July 2013

Leurs projets respectifs ne sont pas aboutis, mais les deux villes ont décidé de faire un bout de chemin ensemble.

Hier après-midi Gilles Demailly, en sa qualité de président d'Amiens métropole qui porte le projet Amstram et Éric Vève, président du syndicat mixte des transports caennais Viacités ont signé une convention qui les unit dans leurs projets de transports en commun.

Le principe, c'est de passer une commande groupée pour le matériel roulant des deux villes. Avec des besoins approximatifs de 32 et 18 rames, Caen et Amiens espèrent négocier, lors de l'appel d'offre, un rabais d'au moins 5% du prix total de ces cinquante rames de tramway. Une dépense totale qui pourrait se chiffrer, selon Éric Vève, à 100 millions d'euros. Par ailleurs, le président du syndicat caennais le rappelle: Brest et Dijon, pionniers dans les achats groupés, ont bénéficié d'un rabais de 15% sur leurs tramways.

Mais l'appel d'offre ne viendra pas avant 2015. Par conséquent, les contours restent flous pour cette convention signée mardi dans les locaux parisiens du Gart (Groupement des autorités responsables des transports) qui rassemble Régions, Départements et syndicats de transports en commun.

Un comité de suivi, composé d'élus, et un comité technique «constitué de personnes de l'administration de chaque structure, ou extérieures» doivent être réunis. Ils veilleront à «définir un cadre commun permettant une mutualisation ultérieure des commandes; définir les modalités de constitution du groupement de commandes; mettre au point la convention constitutive dudit groupement de commandes en vue de son adoption par chacune des parties.» Des fiançailles, en attendant l'éventuel mariage.

Les projets en attente de la subvention nationale


Avant cet appel d'offre que les deux signataires espèrent émettre d'une seule voix, il y aura une autre échéance déterminante: décembre 2013, et la réponse du ministère des Transports sur les dotations réservées à Amiens métropole et à Viacités. Car si le ministre Cuvillier a annoncé cette enveloppe nationale de 450 millions d'euros destinée aux projets de tramways, bus à haut niveau de service, vélos partagés ou pôles d'échanges multimodaux, Amiens et Caen ignorent encore la part qui les attend.

Pouvant s'élever à 40 millions d'euros par projet, se voir même majorée de 10% si le projet désenclave un quartier dit «sensible», la subvention nationale est très attendue par Viacités et Amiens métropole. Mais si les signataires ignorent combien ils toucheront, l'un et l'autre sont persuadés de ne pas être oubliés par le ministère. «On n'a pas de raison de douter de ces enveloppes, estime Éric Vève, l'État a défini des critères. Un critère, c'est blanc ou c'est noir et, indéniablement, nous rentrons dedans

Le projet caennais, qui coûterait près de 300 millions d'euros d'après les prévisions, consiste à remplacer une ligne de tramway sur pneus, problématique, par un tramway sur fer et à créer une seconde ligne.