Qu'est-ce qui fait crier victoire à la Confédération paysanne après son entrevue hier avec le cabinet de la ministre du Logement, Cécile Duflot?

L'attitude de la ministre tout d'abord, qui a assisté à l'entrevue contrairement à ce qui était prévu initialement. Arrivée au cours de cette réunion très technique, elle a réaffirmé qu'elle était opposée au projet et qu'elle apporterait son soutien aux opposants. 

Sur le fond, le cabinet a présenté à la délégation un document important. C'est un arrêté préfectoral faisant état d'irrégularités sur le chantier des 1000 vaches, et transmis par la préfecture au procureur de la République d'Amiens.

Le cabinet affirme qu'il est d'ores et déjà intervenu auprès du préfet afin qu'il transmette tous les documents nécessaires au procureur afin que celui-ci poursuivre le pétitionnaire.

Parmi les infractions les plus notables constatées, un hangar de stockage construit sur les zones de fouilles archéologiques, le bâtiment principal de stabulation des vaches plus grand que ce qui était prévu sur le permis.

Ce document fait suite aux observations faites par des agents assermentés de la Drac et de la DDTM sur le chantier, mandatés par la préfecture alertée des irrégularités par l'association de riverains Novissen.

Informé, le procureur de la République peut poursuivre le pétitionnaire, la société de Michel Ramery. Si c'était le cas, il reviendra à un juge d'obliger ou non la société à reconstruire les bâtiments selon les plans initiaux et lui infliger de lourdes sanctions. Pour l'instant, aucune poursuite n'a été officialisée.

Pendant ce temps, l'équipe de Michel Ramery a également avancé ses pions. Elle a stoppé l'avancée des travaux sur les bâtiments concernés par les irrégularités, et a fait une demande de permis modificatif, le 28 novembre dernier. Une demande qu'instruit la préfecture, même si le pétitionnaire aurait dû normalement effectuer la demande au préalable.

La bataille n'est pas encore remportée par les opposants aux 1000 vaches. Mais ils ont trouvé une alliée de poids en la personne de Cécile Duflot, capable de retarder l'avancée du projet. Un point crucial pour les opposants engagés dans une course contre la montre avant la fin des travaux et l'arrivée des vaches sur le site.